Anaïs TheviotDocteure en science politique, son travail de recherche développe une perspective sociologique de la web politique. Sa thèse analyse l’usage du web par les adhérents, ainsi que les stratégies numériques du Parti Socialiste et de l’Union pour un Mouvement Populaire en période de campagne électorale. Elle a coordonné deux numéros de revues (Sciences de la société et Politiques de communication), consacrées aux modalités de participation et d’engagement sur Internet.
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Intervention |
Reconfigurations de l’affiliation partisane au prisme du numérique. Etude comparative de trajectoires d’(ex) adhérents du PS et de l’UMP
L’étude du web politique renouvelle les questionnements autour du militantisme, notamment concernant le processus d’affiliation partisane. La possibilité d’adhérer à un parti politique sur Internet introduit-elle des reconfigurations dans la symbolique de l’acte d’adhésion ? Il est possible aussi de s’interroger sur les phases de déprise, de désaffiliations partisanes. Militer en ligne peut être considéré comme une forme de reconversion, une réponse à un « moment critique » (Strauss, 1992) dans la trajectoire des adhérents, lors de bifurcations biographiques (Bidart, 2006). Pour prévenir d’éventuels désengagements, les organisations y opposent des freins divers, notamment la menace de la suppression de toutes les formes de rétributions (Gaxie, 2005) auxquelles l’individu engagé avait droit, notamment le sentiment d’appartenir à un collectif. La montée en puissance des réseaux sociaux permet-elle de diminuer les freins apposés à la défection ? Le web est à la fois utilisé par les militants intensifs pour démultiplier leur réseau en ligne et faire carrière en politique, mais aussi par les militants « déçus » ou au bord de l’exit qui souhaitent maintenir des liens militants sans se sentir contraints par l’institution partisane. |